mardi 19 mai 2015

TN Pas Cher Une chanteuse ougandaise a passé plusieurs semaines

Une chanteuse ougandaise a passé plusieurs semaines en prison en raison d'un clip tombant sous le coup d'une loi antipornographie. Une ?loi discriminante contre les femmes?, selon Human Rights Watch. C'est plus pop-corn musical que pop-porn vidéo, mais voilà, l'histoire hystérise les conservateurs, excite les pères la rigueur, révolte les religieux drapés dans la vertu supposée de la ?décence?. De qui, de quoi s'agit-il ? D'un clip. Nom de l'artiste à la ville : Jemimah Kansiime, 21 ans. Nom de scène : Panadol wa Basajja (?médicament pour les hommes?). Nom du clip : ?Ansonsomola?. Une vidéo sortie le 9 septembre 2014 dans laquelle cette jeune femme se trémousse, notamment en maillot deux pièces, et où elle léchouille une sucette en forme de c?ur. Pour avoir osé un tel ?outrage?, Kansiime a passé cinq semaines en prison en novembre et décembre avant de sortir sous caution. Son producteur, Didi Muchwa Mugishar, avait plaidé coupable. Il a écopé de quatre ans de prison. Les deux artistes sont tombés sous le coup d'une loi antipornographie promulguée le 6 février 2014. Et qui réprime sévèrement toute image, vidéo ou texte jugés provocateurs sexuellement (amende de 3 000 euros et/ou jusqu'à dix ans de prison). Kansiime, elle, doit compara?tre d'ici la fin du mois. Mais son avocat, Isaac Semakadde, compte demander un report jusqu'à ce que la Cour constitutionnelle tranche une requête déposée contre la loi antipornographie par des militants qui l'estiment ?excessive et vague?. Selon Human Rights Watch, l'Antipornography Act aurait poussé des hommes à agresser publiquement des femmes légèrement vêtues. ?Nous restons très inquiets des obstructions contre la liberté d'expression et d'association en Ouganda, a écrit l'ONG le 21 avril TN Pas Cher à la commission africaine des Droits de l'homme et des peuples, qui dénonce ?une loi discriminante contre les femmes?. ?LIBERTé D'EXPRESSION BAFOUéE? ?Nourri par la religion, le conservatisme gagne en effet du terrain. Dans le pays, les prêcheurs évangéliques venus des Etats-Unis re?oivent souvent un accueil plus exalté que les pop stars comme Kansiime?, rappelle l'AFP, qui revient avec talent sur cette histoire édifiante et donne la parole à l'intéressée : ?Lorsque j'ai tourné cette vidéo, je n'ai jamais eu l'intention de la destiner à des enfants, je l'ai faite pour des adultes. Je n'ai pas vendu ou distribué la chanson […]. Mes droits ont été bafoués, ma liberté d'expression a été bafouée.? Son avocat ajoute : ?Il doit y avoir une place pour le divertissement érotique dans une société ouverte et libre […]. Bannir toutes nike ninja yoga shoes les formes de pornographie, toutes les formes de nudité, est quelque chose de scandaleux.? Kansiime et son producteur sont les victimes de la croisade de Simon Lokodo, ministre des M?urs, et promoteur de la loi antiporno. Lokodo est un prêtre, certes défroqué par le Vatican pour son engagement en politique, mais un dur de dur. Il sait donc forcément ce qui est bon et mauvais. Il suit à la lettre les préceptes du président Yoweri Museveni, chrétien évangélique revendiqué, qui a voulu criminaliser la promotion de l'homosexualité ou rendre obligatoire la dénonciation des gays, avant d'être retoqué par la Cour constitutionnelle. Une nouvelle loi est dans les tuyaux, encore plus répressive, dénoncent les associations de droits de l'homme. Simon Lokodo, lui, a mis ses meilleurs limiers pour suivre les chanteurs déviants. Il Nike Requin ?condamne? les fidèles de Rihanna : ?Ces vidéos sont très obscènes, très vulgaires… Il n'y a rien de bon là-dedans.? Il n'aime pas ce qui est trop court non plus. Comme Idi Amin Dada, dictateur sanguinaire entre 1971 et 1979, qui interdit le port des minijupes ou des perruques. Lokodo a alpagué la plus jeune députée ougandaise pour ce motif qui a vu deux Ougandaises condamnées parce que le port de ce bout de tissu ?visait à corrompre les m?urs?. CHASSE AUX DéVIANTS Lokodo a interdit les clips de Beyoncé ou de ses clones à la télé, bouté les Madonna hors des écrans, proscrit les Nicki Minaj. Selon lui, ?la télé ne devrait pas diffuser des images de personnes sexy?. Il dit aussi : ?Tout ce qui attire en exposant des parties intimes du corps humain, particulièrement des endroits aux fonctions érotiques, est interdit. Tout ce qui est Tn Requin au-dessus du genou est proscrit. Si une femme porte une minijupe, nous l'arrêterons.? Il y a bien un PCC, un Pornography Control Committee censé recevoir les plaintes en cas d'abus… Mais c'est surtout lui qui, selon l'article 7 de la loi, peut installer un mouchard dans les télés ou les ordis pour détecter la moindre trace de porno, ou supposé comme tel. Simon Lokodo chasse aussi les ?déviants?, ceux qui osent mettre en ligne des images dénudées sur les réseaux sociaux. Ou en être victime via une de ses relations. C'est ainsi qu'il a poursuivi, treize jours après l'arrestation de Kansiime et son producteur, la chanteuse Desire Luzinda, avant de s'excuser dans la presse ougandaise. A sa manière, parce que Simon Lokodo a une définition très personnelle de la mansuétude : ?Le sexe est un droit divin mais des gens l'utilisent nike ninja kaskus pour de l'argent.? Dans un pays où l'on organise volontiers des ateliers contre la pornographie, on peut aussi lire ces mots du directeur d'une ?ONG? telle que Family Life Network, qui tente de définir les stades de la pornographie : ?L'addiction liée à la masturbation, l'escalade vers le désir de voir des contenus pornos, la désensibilisation liée à un stimulus négatif consécutif à une exposition répétée [au porno]…? La minijupe ? Début de porno. Le clip suggestif, début de porno. La sexologie, début de porno. En janvier, la police ougandaise a ainsi arrêté Maiam Ndibasa, une sexologue. Mais la chanteuse Kansiime a une énorme majorité silencieuse derrière elle. A l'image d'une autre vidéo, In Ensolo Yange, où elle se savonne lascivement les fesses, et évoque les ?fantasmes intimes d'une jeune amoureuse?, vue, ce mardi, plus de 151 148 fois sur YouTube.


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